HEAVEN ▬ fallen angel {Terminée}

Bonjour! Je m'appelle Heaven Angel Winchester mais mes amis me surnomment Shin. Je suis née à Londres le 15/02/1960 et de ce fait j'ai donc 18 ans. Côté coeur, je suis célibataire, sachant que mon orientation sexuelle est hétérosexuelle. J'appartiens au groupe Ordre du phénix. Je suis une personne juste, persévérante, assidue, optimiste; mais aussi rancunière, ambitieuse, bornée, indépendante.

▬ Elle est condamnée.

Je crois que cette phrase m'est propre. C'est celle que l'on a du répéter à mon sujet le plus grand nombre de fois. Et oui, et je crois bien que c'est l'une des premières phrases prononcées lors de ma venue en ce monde.

C'était un 15 février, en 1960. Mes parents attendaient ce moment depuis des mois, mais le bonheur de ma venue au monde fut bien fugace. Apparament, je serais atteinte de la même maladie génétique rare que mon paternel. Désespoir, désillusion, douleur. Et voilà le bonheur qui se craquelle, avant d'exploser. Je crois que ma mère a fondu en larme et ne s'est pas arrêtée de pleurer pendant des heures et des heures. Quand à mon père, je crois qu'il s'est détesté pour avoir fait de moi ce que je suis. Le médecin ajouta que je n'étais pas sûre de dépasser les deux semaines. Ma mère pleura de plus belle.

▬ On pourrait quand même lui donner un nom ?

Le petit garçon effacé qui avait déclaré ça, c'est mon grand frère, d'à peine six ans à l'époque. Il s'appelle Thomas. Mon père refusa net déclara que ça ne ferait que rendre ma mère plus malheureuse. Ce qui était vrai, bien sûr. Ma mère sécha ses larmes, et leva un regard déterminé vers son mari.

▬ J'aime bien Heaven.

Mon père soupira, et quitta la salle avec Thomas, lui disant que maman avait besoin de repos. Je crois que je déteste ma naissance plus que tous les autres instants de ma vie.


▬ Alors, ma chérie, ça c'est ton repas pour ce midi.
▬ Et si tu veux t'acheter du jus de fruit ou du lait, je t'ai rajouté un peu de sous. Si tu ne sais pas où ça se trouve, demande aux grands, d'accord ?

Voilà ma première rentrée. Les parents sont toujours anxieux quand leur enfant va pour la première fois à l'école. Ma mère a versé quelques larmes et m'a laissée partir avec la boule au ventre. Moi, j'avais six ans, presque sept, quand je suis rentrée dans le cursus scolaire normal pour la première fois. Mes parents me pensaient trop fragile pour pouvoir endurer l'école avant. Ah oui, et comme vous avez pu le remarquer, j'ai bel et bien dépassé les deux semaines de vie. Non sans encombre, puisque j'ai fini de nombreuses fois à l'hôpital pour des raisons X ou Y, mais je m'en suis toujours sortie tant bien que mal. D'ailleurs, on m'a encore prédit ma mort dans les prochains mois plusieurs fois, depuis que j'ai vécu plus de deux semaines. Les prédictions ne se sont jamais révélées exactes.

Ma première journée d'école s'est déroulée sans problèmes. A peu près. J'ai juste failli être écrasée par le bus scolaire, mais sinon tout s'est bien passé. Ah si. J'ai aussi été punie. Dans l'après-midi, un son étouffé se fit entendre, depuis le fond de mon sac. J'ai été punie pour ça, et j'ai reçu des lignes à copier pour le lendemain, sans que je n'ai pu m'expliquer. Ce que le professeur à prit pour un jeu quelconque se révélait en fait être le bipeur qui me rappelait qu'il était l'heure de prendre mes médicaments. Oui, mes médicaments, cette petite boite de métal remplie de pilules bleu électrique qui me maintient en vie, apparament. Ah, et je ne me suis pas faites d'amies non plus, ma maladie, c'est trop bizarre et p'têt que c'est contagieux, d'après les filles de ma classe.

Après avoir raconté ça à mes parents, ils ont décrété qu'il était encore trop tôt pour m'envoyer étudier avec les autres enfants.


Jusqu'à mes onze ans, j'ai suivi des cours à domicile, avec le même professeur du CP au CM2. Je l'aimais bien, et j'apprenais tout ce qu'il y avait à savoir de manière assidue, afin de faire ce que je voulais plus tard. C'est le professeur qui m'avait expliqué ça. Moi, je voulais être médecin pour trouver un remède contre ma maladie et pour pouvoir soigner papa, qui allait à l'hôpital encore plus souvent que moi. Sur son dossier médical, on pouvait même lire une mort subite réanimée. Et c'était de plus en plus fréquent. Bref, je n'aime pas en parler.

Un jour, pendant les grandes vacances de 1971, j'ai reçu une lettre. Je n'en reçevais pas souvent, à part de mamie ; et je n'aimais pas en reçevoir de mamie parce qu'après, je devais lui répondre sur de beau papier en écrivant au stylo plume, et en faisant des belles phrases. Mais passons. Cette lettre là, elle était écrite sur un parchemin jaunâtre, comme ceux que m'avaient montré le professeur, pour le cours d'histoire. Sur l'enveloppe, d'une écriture soignée, était écrit mon nom, à l'encre verte. Et en plus, elle avait été déposée par un hibou, mais je croyais avoir rêvé. Quand j'ai lu la lettre la première fois, je n'ai pas compris. Mes parents aussi, ont crus à un canular. Après tout, nous n'étions que des moldus. Puis je me suis dit que ça avait un rapport avec les choses bizarres qui arrivaient, de temps en temps.

Par exemple, quand je ne faisais pas mes devoirs, je souhaitais que le professeur oublie qu'il me l'avait donné, et miracle, quand le professeur arrivait le lendemain, ledit devoir avait disparu de son agenda. Ou un jour, les voisins ont acheté un chien qui ne faisait qu'aboyer la nuit, m'empêchant de dormir. Etrangement, ils ont retrouvé le chien sur le toit, traumatisé. Peut-être que c'était un hasard, et que le chien s'était débrouillé tout seul pour monter, mais je pense que c'est de ma faute. C'est étrange. Et il se passait plein d'autre choses comme ça, par exemple les vêtements offerts par mamie qui brûlaient comme par hasard, ou les cahiers de vacances qui disparaissaient mystérieusement.

C'est donc un peu sceptiques que mes parents m'ont accompagnée sur le Chemin de Traverse, pour finalement réaliser que tout cela était bel et bien réel. J'étais aux anges. Je m'arrêtais devant chaque boutique, ma liste de matériel en main. C'est grand-mère qui m'a offert mon hibou. Je la pensais folle à lier, puisque assise dans son fauteuil, les mains tremblantes, elle n'avait cesse d'utiliser des expressions bizarre. Finalement, c'était juste le seul membre de la famille à être comme moi. Elle s'était mariée avec un moldu, et son fils n'a jamais hérité de ses gènes. Elle n'a d'ailleurs pas pensé qui serait utile de lui parler de sa nature de sorcière.

Mais je me souviendrais toujours du moment où Olivander a déposé dans mes mains la jolie boite qui contenait ma baguette, celle qui m'avait choisie. Avant de la trouver, j'en ai essayé beaucoup, mais je ne semblait plaire à aucune d'elle. J'ai d'ailleurs cassé deux ou trois trucs chez le marchand de baguette, et Pikok, mon hibou, y a laissé des plumes. Mais finalement, il a déposé dans mes mains celle qui m'a choisie.

▬ Bois de pommier et plume de phénix, 29.8 cm, particulièrement souple.

Je hochais la tête, puis tendis les sept gallions requis à Olivander. Et alors que je sortais de la boutique, ma grand-mère me félicita de sa voix chevrotante. Elle me traina ensuite chez madame Guipure, sous le regard de mes parents.


▬ SERDAIGLE !

Un sourire s'afficha sur mon visage alors que je descendais du tabouret et enlevais le Choixpeau de ma tête. J'allais ensuite m'installer à la table des Serdaigles où l'on me félicitait et me souhaitait la bievenue. J'étais finalement officiellement élève de Poudlard, répartie dans la maison de Rowena Serdaigle. Quelques heures auparavent, j'avais eu beaucoup de mal à trouver le quai 9 3/4, mais en suivant une élève avec un hibou, j'ai réussi à le trouver, et à monter dans le train à temps. Mes parents m'ont fait tout un tas de recommandation, comme lors de mon premier jour d'école. Et je suis partie.

J'ai ensuite commencé à suivre les cours, en me débrouillant de manière plus ou moins respectable, pour une Serdaigle. J'étais surtout douée en métamorphose, et en sortilège. La botanique était mon point faible, et l'histoire de la magie ce que j'aimais le moins, bien que cela vienne plus de Mr Binns que de la matière. Je faisais de mon mieux, pour être la meilleure. Dans toutes les matières, bien que ça ne soit pas très concluant dans certaines d'entre elles.


C'est dans ma troisième année que j'ai réalisé que j'étais perdante face à certain élèves ayant des dons de naissance. M'étant fixé le but d'être la meilleure, j'avais beau gagner de jour en jour les points qui me permettraient d'arriver à ce but, je ne pouvais pas me permettre de perdre face à des élèves métamorphomage ou légilimens. Je me sentais diminuée face à ces élèves, et je me mis donc en quête de n'importe quoi qui pourrait palier ce manque de capacitée héréditaire.

Puis en fouinant dans la bibliothèque après des semaines de recherche, je tombais sur un mot qui résonna comme une évidence. Animagus. C'était la différence que je cherchais, ce qui me manquais. Dès lors, je commençais à écouter les conversations, écumer la bibliothèque, et même à interroger le professeur McGonnagal, en faisant passer mes question pour de la simple curiosité. J'ai même réussi à obtenir une autorisation pour aller faire des recherches dans la réserve. Puis chaque nuit, je m'entrainais, je faisais de mon mieux pour essayer de me transformer en animal, sans succès. Cependant, j'ai travaillé sans relâche.

J'ai aussi eu de nombreux accidents, parfois minime, mais j'ai deux ou trois fois finie à Ste Mangouste à cause d'oreille qui ne pouvaient pas disparaitre, et d'autres choses dans le genre.

Mais dans ces moments inoubliables, il y a ma première véritable transformation. La sensation d'imploser, cette impression que vos entrailles se contracte, la douleur qui tiraille vos muscle et l'horrible peur de mourir coincée dans la gorge. Tout ça pour finalement se transformer en un minuscule petit rouge-gorge. C'était à la fin de ma cinquième année, après près de trois ans de tentative souvent ratées. La même année, j'ai passé mes BUSE. Et je peux vous dire que je me suis littéralement plantée dans certaines matière. Un O en métamorphose, un E en sortilèges et défense contre les forces du mal, un A en potion et en soin aux créatures magiques ; mais le reste... P en arithmancie et astronomie, et carrément un D en botanique, histoire de la magie et en étude des Runes.

Je crois bien que le fait de vouloir devenir Animagus m'a fait oublier mon objectif premier, c'est-à-dire être la meilleure. Et je peux vous dire que j'ai largement chuté dans le classement, avec des notes pareilles. Même si la botanique était mon point faible, je n'étais jamais tombée en dessous du P, il me semble. D'ailleurs, la beuglante envoyée à la rentrée par grand-mère m'a rappelé que je ferais mieux de travailler mieux que ça si je voulais être médicomage. Oui, grand-mère, maintenant que je suis Animagus, mon niveau remontera. Enfin, seulement dans les matières que j'ai pu garder, soit pas grand chose.


Pour moi, les vraies difficultés ont commencées au milieu de ma sixième année, alors que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom arrivait à son apogée ; et que les futurs Mangemorts adeptes de la magie noire ont commencés à être plus actifs. Moi, en tant que Née-Moldue, je pouvais simplement m'effacer, me faire oublier, et m'écraser. Et ne pas trainer seule, aussi. Bien que je sois à peu près en mesure de me défendre, c'était déconseillé.

Cependant, un jour, je n'ai pas pu y couper. A la fin de la journée, j'avais potion, et je suis restée après le cours pour demander au professeur Slughorn un conseil pour la réalisation de la potion étudiée en classe, en disant à mes amis de partir devant. Grossière erreur. Je remerciais le professeur, et quittais sa salle de classe seule. Et traîner seule dans les cachots, pour une née-moldue, en ce temps là, c'était peu conseillé.

Alors forcément, je suis tombée sur des Serpentards racistes, adeptes de Vous-Savez-Qui et des sortilèges interdis. On m'a traitée de Sang-de-Bourbe, j'ai répliqué. Je crois que je n'aurais pas dû. On m'a lancé des diffindo, des stupéfix, et tout un tas de sorts horriblement douloureux. J'ai fini à l'infirmerie, et j'y suis restée plusieurs jours. Quand aux coupables, on ne les a pas retrouvés, et moi, j'étais trop sonnée pour pouvoir les identifier. Je sais au moins que je ne dois en aucun cas trainer seule.


L'année d'après, j'ai passé mes ASPIC, que contrairement à mes BUSE, j'ai réussi avec brio. Même grand-mère n'a rien trouvé à redire. J'ai ensuite commencé à suivre la formation nécessaire pour devenir médicomage, puisque c'est ce qui se rapprochait le plus de mon rêve de gamine, celui de devenir médecin. J'ai aussi rejoins l'Ordre du phénix, peu de temps après ma sortie de Poudlard, pour lutter activement dans cette guerre. Je sais qu'en tant que née-moldue, il y a deux fois plus de risque, mais de toute façon, le médecin que j'ai vu cet été m'a prédit ma mort prochaine, d'ici un an environ. Alors autant que je me sois rendue utile avant de mourir.